Pathologies et régénération orofaciales
Projet conduit par C Chaussain, C Bardet, S. Vital et A Poliard
Notre projet a pour objectif de poser les jalons du développement d’une pulpe équivalente à travers une approche de bio-ingénierie de la pulpe dentaire lésée permettant le maintien de la vitalité de la dent. Nous utilisons les cellules mésenchymateuses issues de la pulpe dentaire qui constituent un outil thérapeutique accessible et performant pour régénérer non seulement le tissu pulpodentinaire de la dent mais aussi l’os craniofacial en raison de leur origine neurectodermique commune. En cas de perte des dents, notre équipe travaille sur la possibilité de créer une biodent. Dans ce sens, nous recherchons des sources de cellules souches avec un potentiel odontogénique, l’utilisation des tissus embryonnaires dentaires étant exclue chez l’homme pour des raisons éthiques évidentes.
Pour soutenir ce projet, le laboratoire est labélisé DIM Biothérapie www.dim-biotherapies.com) et financé par l’ANR (PulpCell 2014-2018), la FRM (labélisation équipe ingénierie de la Santé en 2014) et la Fondation des Gueules cassées, en collaboration avec le Collège de France (équipe S Germain) avec lesquels nous nous intéressons aux propriétés pro-angiogéniques des cellules de la pulpe et avec l’unité Inserm 1148 de Bichat avec qui nous développons des techniques d’imagerie innovantes pour déterminer le devenir des cellules implantées.
Parce que la dentine et le cément, contrairement à l’os, ne sont ni remodelés ni impliqués dans le métabolisme phosphocalcique, ils constituent des tissus intéressants pour comprendre certaines pathologies et identifier des peptides pathologiques dans le cadre de maladies génétiques affectant à la fois l’os et la dent. Ainsi, en analysant des extraits de dentine de patients porteurs d’un rachitisme familial (mutations du gène PHEX ou FGF23), nous avons identifié un peptide issu d’un clivage pathologique des protéines non collagéniques minéralisantes de la matrice. ASARM s’est révélé un puissant inhibiteur de la minéralisation, très résistant aux protéases. Nous travaillons actuellement sur la neutralisation de ce peptide dans un objectif thérapeutique sur des modèles murins de la maladie. D’autres maladies génétiques sont à l’étude et nous avons récemment démontré une association directe entre les mutations du gène CLAUDIN16 chez les patients atteints d’hypercalciurie familiale, hypomagnésémie et Néphrocalcinose et une amélogenèse imparfaite.
Le laboratoire est affilié au de Centre national de référence des maladies rares du métabolisme du phosphore et du calcium (sites.google.com/site/cdrpariscalciumphosphore ; filière OSCAR) et ce projet est soutenu par l’IDEX (collaboration avec l’équipe INSERM du Pr Berdal), la Fondation des maladies rares et l’association de patients atteints de rachitisme-résistant hypophosphatémique (http://www.rvrh.fr/).